Un grand vide empli de tristesse à l'annonce de la disparition de Iela Mari
Iela Mari était une très grande artiste dont les albums continuent de laisser une empreinte qui dure dans les écoles et les bibliothèques.
En revanche on
connaissait peu cette milanaise discrète et hélas un peu oubliée comme artiste,
malgré la popularité de ses livres publiés par Rosellina Archinto aux éditions
Emme en Italie et par Arthur Hubschmidt à l'école des loisirs en France en
1968.
Questionnée par Elisabeth
Lortic et Annie Mirabel en 1985 pour La
Revue des Livres pour enfants, elle avait déclaré : « Je pense que pour
l’enfant qui cherche à comprendre, la nature est trop complexe. J’essaie de lui
rendre les choses claires en créant des images synthétiques et non stylisées ce
qui est absolument différent, en rendant le réel plus vrai que le réel.
L’enfant perçoit d’abord une forme et ensuite il l’identifie. Sa connaissance
fonctionne par association de formes. Les Aventures d'une petite bulle rouge est le livre que les enfants ont
préféré, de loin. »
Au panthéon des Trois Ourses
on trouve aussi un livre sans début ni fin, L’œuf
et la poule (l'école des loisirs, 1970) signé de Iela et Enzo Mari. Qui
dessina quoi dans ces pages restera aussi mystérieux que la préséance entre
l’œuf et la poule… L’un et l’autre appartiennent à cette période italienne,
milanaise en particulier, qui constella de chefs d’œuvres la bibliothèque des
enfants.
Dans un hommage écrit pour
l’école des loisirs, Sophie Chérer salue à juste titre cette
autre révolution de 68, la parution des Aventures
du petite bulle rouge en France : à lire ici.
En Italie une belle exposition « Iela Mari. Il mondo attraverso una lente » a été réalisée par l’association culturelle italienne Hamelin en 2010 à la bibliothèque Salaborsa de Bologne. Un catalogue bilingue italien-anglais est édité par Babalibri à l'occasion, retraçant le travail exceptionnel de cette artiste.